L’Atlas des Chemins Vicinaux
Au lendemain de l'Indépendance, les autorités politiques et les principales forces vives de la Belgique sont mues par la même volonté de doter le jeune Etat de bonnes voies de communication, préalable indispensable à l'essor général. Oublieux un moment de leurs particularismes et de leurs intérêts égoïstes, gouvernement central, pouvoirs provinciaux, mandataires communaux et détenteurs privés de capitaux conjuguent leurs efforts et, en moins d'un quart de siècle, donnent une extraordinaire expansion au réseau routier.
Les réalisations concernent tout à la fois la grande voirie et les chemins vicinaux. Pour ces derniers, la loi du 10 avril 1841 sur la voirie vicinale, inspirée par le modèle français de 1836 [1], marque un tournant décisif.
Elle astreint en effet les communes à assurer une bonne viabilité de leurs chemins, leur en procure les moyens et sanctionne toute défaillance. Elle est également à l'origine d'une vaste entreprise cartographique: la confection des atlas des chemins vicinaux.
Moins connus du public que les cadastres français et hollandais, ceux-ci constituent une source originale, dont l'apport dépasse considérablement l'histoire de la voirie. Les exemples de mise en œuvre demeurent relativement rares [2]. Le présent propos est d'évoquer les grandes phases et les principaux acteurs de cette entreprise ainsi que, à partir de cas empruntés à quelques communes de la province de Namur, et de; Flandre Occidentale d'en illustrer la richesse documentaire.